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"Mini-Concile" à Boulsa

A plusieurs reprises, nous avons parlé du problème de la danse des masques lors de certaines circonstances chrétiennes, plus précisément lors des funérailles, dans la paroisse Sainte Maria Goretti de Boulsa. La question s’est posée suite à une mesure pastorale prise depuis 2013 par l’ensemble du conseil pastoral. Une mesure qui a fait des gorges chaudes, jusqu’à créer une fracture au sein même de la communauté chrétienne. La situation était devenue telle que la nécessité de trouver une solution adéquate s’est imposée. C’est ainsi que le père évêque « himself », en compagnie de son conseil épiscopal, s’est déplacé à Boulsa où il a rencontré la communauté du 23 au 24 juin 2016.

L’assemblée des catéchistes durant les débats

Deux jours durant, le « mini-concile » (car c’est ainsi que la rencontre a été nommée) a permis aux protagonistes de la crise de s’écouter mutuellement sur la question. Quelques fils prêtres originaires de Boulsa étaient de la partie. C’est à travers prières, écoute de l’Esprit Saint, célébrations eucharistiques et lectures bibliques, avec des témoignages à l’appui, que le mini-concile s’est déroulé. De ces témoignages, celui de deux vieux détenteurs des traditions des masques a apporté une grande lumière et mérite d’être noté : « les sacrifices que nous faisons lors de nos déplacements ne concernent en rien ni le défunt ni ceux qui nous ont invités, mais nous les faisons pour notre protection », ont-ils révélé au grand soulagement des uns et des autres. A vrai dire, c’était là le hic.

Les deux vieux de Tiibê pendant leur témoignage

La suite des débats a conduit au déplacement du centre d’intérêt de la rencontre vers un autre sujet. En effet, la lumière apportée par les différents intervenants a amené les participants à mettre le doigt sur la véritable plaie à savoir les chrétiens qui sont impliqués dans les affaires des masques. Et pour cause, si l’univers des masques est tinté de sacrifices rituels faits par et pour ceux qui y sont, il va sans dire que le chrétien qui s’y livre est en porte-à-faux avec sa foi et son baptême. D’où l’obligation pour lui d’abandonner cet univers pour vivre en véritable chrétien.
Au terme du mini-concile, l’on est parvenu à cette certitude : la danse des masques en soi ne contredit en rien la foi chrétienne, elle est une danse comme toute autre danse. Ce qui a été souligné dans le message final livré au cours d’une célébration eucharistique servant de clôture de l’événement. En substance, les fidèles chrétiens de Boulsa sont invités à respecter les dispositions pastorales en vigueur, signe de leur obéissance à leurs pasteurs, jusqu’à la promulgation de nouvelles dispositions d’ici la tenue du synode diocésain en novembre prochain.

Père K. Alexis OUEDRAOGO

 
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